Dans la famille Sting- aka Sumner- après la fille Coco, je demande le fils. Après la Flèche d'Or la semaine dernière pour la petite soeur prodigue, c'est la Cigale qui accueillait lundi Fiction Plane, le trio anglais mené tambour battant par Joe Sumner, pour la sortie de Sparks, leur troisième album.
19h45, le boulevard Rochechouart est déjà bien illuminé, les terrasses sont pleines et la Cigale étant l'une des salles les plus agréables de Paris, on s'attend déjà à passer une bonne soirée. A 20h, c'est The Hall Effect, groupe colombien, qui monte sur scène pour une première partie très rock musclé, version chanteur bodybuildé en chemise à carreaux et bassiste avec un petit côté Santana 1970. Malgré des titres loins d'être mauvais, quoiqu'il est vrai passe-partout, le groupe n'arrive pas à acquérir un quelconque capital sympathie de la part du public qui reste, durant les chansons, passablement indifférent et applaudit poliment entre chaque titre. A 20h30, montre en main, The Hall Effect quitte la scène pendant que le public se dirige soit vers le bar, soit se décide à enjamber les barrières mises dans les escaliers pour empêcher l'accès à la mezzanine. Peine perdue, en moins de cinq minutes, les sièges à l'étage se trouvent pris d'assaut.
J'en profite pour jeter un coup d'oeil autour de moi. M'attendant à un publc plutôt adolescent ou tout du moins de milieu de vingtaine, ce qui aurait été logique pour un groupe avec moins de dix ans d'existence, je suis plutôt surprise de découvrir de plus tout jeunes trentenaires et pas mal de quadra-quinqua. Tout ce petit monde semble à peine sorti du boulot. Seuls quelques ados se trouvent en mezzanine, visiblement prêts à hurler dès que le groupe apparaitra. Et à 21h, là encore à la seconde près, le trio chaudement applaudi monte sur scène. Surprise encore, Joe Sumner est le sosie, non pas de son père mais de Cyril Lignac- pantalon patte d'eph en cuir et cravate rouge en plus.
Il semble visiblement ravi de retrouver le public parisien. Le groupe entame donc son set sous les cris des plus jeunes et face à une salle qui pogote dès le premier titre.
Même si Joe a des intonations proches de son père parfois, il faut vraiment savoir qu'il est le fils-de pour les entendre. Au troisième titre, noyé, il balance à un public tout acquis à sa cause « c'est putain chaud, ici » avant d'enchainer sur Out Of My Face. Vite remarqués, les quelques anglais présents dans la Cigale sont gratifiés d'un « bonsoir, Rosbifs » par Sumner qui entame It's A Lie, titre éminemment mid 90s. Clairement, le public est venu plus pour Sumner que pour Fiction Plane. Seton Daunt et Pete Wilhoit, guitariste et batteur, sont d'ailleurs totalement effacés, chacun effectuant son boulot, et laissant la vedette au bassiste qui apprécie visiblement la place de leader. Bondissant, sautant, courant, il occupe toute la scène, harangant à droite et à gauche la foule qui en demande toujours plus. You Know You're Good, Push Me Around, Two Sisters ou encore Silence, le groupe passe ainsi en revue la quasi-totalité de sa discographie face à un public fasciné.
La salle conquise d'avance et le public féminin venu en masse encourager son héros, le trio partait gagnant. Mais malgré toute sa bonne volonté et une prestation toutefois correcte, Fiction Plane reste un groupe ingrat. Trop jeune pour être vintage et trop âgé pour les ados, trop musicalement américain pour des Anglais et trop anglais pour plaire aux Américains, trop pop sur album et trop metal-rock sur scène. Trop et pas assez, c'est peut-être ça le problème de Fiction Plane: une identité volatile mais reconnaisons-le, une fanbase fidèle.
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In the Sting -aka Sumner- family, after the daughter Coco, give us the son. Indeed, last week, the prodigal younger sister was in Paris for a gig at la Flèche d'Or but Monday night, it was la Cigale who was welcoming Fiction Plane, the English trio led by the flamboyant Joe Sumner, who was touring with their third album Sparks.7:45pm, the boulevard Rochechouart was already buzzing and people were having drinks outside bars. La Cigale being one of the nicest venue in Paris, a good evening was more than expected. At 8pm, The Hall Effect, a band from Columbia, come onstage for a very heavy, muscled rock n' roll set with a singer who obviously did too much weightlifting and was tightened up in a checked shirt, and a bass player who was the modern version of 1970 Santana. Even though they had quite good songs, the band didn't manage to get a bit of demonstrative love from the public who remained pretty much indifferent and politely applauded between each song. At 8:30 sharp, The Hall Effect left the stage while the crowd gathered at the bar or decided to jump over the barriers the security had put in the stairs to prevent access to the balcony . A total waste of time as in less than 5 minutes, all the seats upstairs were besieged.
And so, this gave me a little time to have a look around me. I was expecting a teenage or mid-twenties crowd, which would have been logical considering the band has not even turned ten, but I was flabbergasted as a lot of late 30s and quite a few people in their 40s-50s were also there. Only a bunch of teenage kids were standing upstairs, ready to scream and shout when the band started playing. And, at 9pm -sharp once again- the warmly applauded trio came onstage. And once again, I was totally flabbegasted as Sumner is not the spitting image of his dad but of Cyril Lignac (the French equivalent of Jamie Oliver), with leather flared jeans and a red tie though. The band started his set under the cheerings of the youngest ones and for a crowd who was jumping everywhere from the first song onward.
Even if Joe sounds sometimes a bit like his dad, you really have to know this guy is the « son of » to realise it. After the third song, completely soaked from head to toes, he shouted to an all- supportive public « it's fucking hot in here »( in French, s'il vous plait!) before going on with Out Of My Face. Quickly noticed, some English lads in the venue received a « Good Evening, Rosbifs » from Sumner who took on with It's A Lie, a perfect mid-90s tune. It was clear that the crowd was there for Joe Sumner more than for the band? Seton Daunt and Pete Wilhoit, guitar player and drummer, were hidden out, each of them doing their job and leaving the fame and the glory to the bass player, who obviously appreciate this leadership position. Either jumping, bouncing, or running, he is everywhere on the stage, haranguing the ever-demanding crowd. You Know You're Good, Push Me Around, Two Sisters and Silence, the band went over their whole discography for a fascinated public.
With an already conquered venue and a mostly female crowd who had come to encourage their hero, the trio was a winner from the beginning. But despite their good will and a correct show, Fiction Plane remains an unattractive band. Too young to be vintage and too old to appeal to teenagers, too musically American for an English band and too English to appeal to Americans, too pop on the album and far too old-fashioned power rock on stage. Too much and not enough, that is probably their biggest issue. A versatile identity but at least let's admit it, a faithful fanbase.
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