jeudi 30 septembre 2010

DECOUVERTE / DISCOVERY: Sheygets

                                                            En quête de Sheygetz.

Shey-quoi? Résumons: c'est la question que j'ai le plus souvent entendue à l'énonciation du nom de ce groupe. Shey-quoi? Shey-quoi? Un vrai leitmotiv.

Sheygetz est un groupe de rock, passé totalement inaperçu chez nous pour une simple et bonne raison: ils ne chantent ni en français (soyons honnêtes, on les en remercie, le rock français, on a assez donné) ni en anglais ni même en allemand. Non, ces quatre types chantent en ...hébreu!

Et qui eut cru qu'Israel pouvait produire des groupes rock? Dans l'hexagone, ce qu'on connait d'Israel, c'est vaguement quelques images de Jerusalem, des émeutes et des attentats, et des chanteurs plus ou moins ringards, ou plus ou moins morts- ne citons que Mike Brant pour le plus décédé et Yael Naïm pour la plus récente (et vivante).
Et bien, il a suffit d'un simple click dans ce bon vieux Youtube pour trouver à foison des groupes à guitares qui, non contents de faire du rock plutôt bien gaulé, le font dans leur propre langue (ce qui évite les écueils linguistiques- là encore, merci aux français de bien vouloir cesser de massacrer la langue de Lennon).
Histoire de faire un tri dans cette scène, étrangère et totalement exotique (cf live ) , un click de plus, et hop, on se trouve sur la vidéo The Prettiest Words (j'épargnerai à nos amis Israeliens le massacre de leur langue ici- en gros, ça se prononce Hamilim Hachi Yafot) des Sheygetz.  (The prettiest words )

Bio express: les Sheygetz se forment en 1999 autour du chanteur de, à l'époque, 18 ans, Yuval Mendelson (cinéphiles, vous l'avez peut-être vu dans Someone To Run With ) et de ses trois acolytes Avi Marcovitch, Assaf Raitz et Shiko Feldman. Les filles, soyons honnêtes: ces mecs vont vous donner envie d'oublier Matthew Bellamy, ce junkie de Pete Doherty et même le « tellement cute » Sergio Pizzorno, voire vous donner envie de partir une semaine ou deux en vacances entre copines du côté d'Eilat. Rapidement repéré, le groupe écume Israel du Nord au Sud, fait la première partie des Monica Sex, héros locaux avant d'être eux-mêmes les têtes d'affiche et des "poster faces" pour adolescentes.
 La presse curieusement en fait vite les Weezer Israeliens. Soyons clairs, ces quatre là n'ont vraiment grand chose à voir avec Weezer,  Quelque part entre The Libertines, Greenday et le Oasis des début , c'est là que Sheygetz se situe. Trois albums plus tard, desquels sortiront, si ce ne sont des tubes, tout du moins des singles que pas mal de groupes rêveraient de pondre et un tribute pour les 60 ans de la création d'Israel ou comment reprendre des titres phares et folks des années 60-70 et les remettre à la sauce moderne, les Sheygetz disparaissent. Leur site? fermé. Leur Myspace? réduit. Les comments? Arrêtés en 2008.


Alors, après moultes recherches où je me suis retrouvée à apprendre à vitesse LGV l'aleph-bet, alphabet hébreu, pour trouver quelques infos, je suis tombée sur 2 vidéos enregistrées en 2009 ainsi qu'au festival Indépendance cet été, ce qui tenderait à prouver que le groupe existe toujours.

Où sont-ils? Que font-ils? Sont-ils toujours ensemble? Vont-ils sortir un de ces quatre un album? Je pars en quête de Sheygetz: ce n'est peut-être pas la quête du Graal mais ça ressemble en tout cas à une belle aventure rock.

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                               Looking for Sheygetz.

Shey-what? Basically, that's the question I've been hearing dozens of times when I would talk about them. Shey-what? Shey-what? A genuine leitmotiv.

Sheygetz is a rock band who fell completely un-noticed on our old continent for one simple reason: they neither sing in German (t-h-a-n-k  G-o-d!), neither in French (thanks once again!) nor in English, which obviously alienated them a huge part of the world. No, these four guys decidedly and purposefully sing in ...Hebrew!

And who would have thought that Israel could engender proper rock bands? In the UK or USA, when you link music to Israel, the first singer that comes to our minds is good old Bob Dylan, even though he's American...
Well, with just one simple and quick click on Youtube, I stumbled on a profusion of guitar bands who play some decent tunes in their own language. (Not that we don't like foreign people singing in English but it definitely adds a little je-ne-sais-quoi to the whole thing).  (cf live )
One more click and you find yourself on a video for a song called  The Prettiest Words  (sorry folks for my pure massacre of Hebrew pronunciation- if I'm not too bad I'd say it's pronounced Hamilim Hachi Yafot) by this band called Sheygetz.

Short biography: Sheygetz (which, by the way, means mod, lad, brat or chav, depending on your generation) was formed in 1999 by 18-year-old singer-songwriter Yuval Mendelson (if you like cinema, you may have seen him in Someone To Run With) and his three mates Avi Marcovitch, Assaf Raitz et Shiko Feldman. Let's be honest, girls. These guys are pretty cool, you can ditch skinny sick Matthew Bellamy, junkie Pete Doherty and hairy Sergio Pizzorno. These lads will make you want to move to Tel-Aviv and see what's going on on the other side of the Mediteranean sea. They quickly got noticed by a record company, got offered a contract, opened for the local rock heroes Monica Sex before playing big stages on their own. Curiously, the press turned them into the Israelite Weezer. Well, even though they partly sound as Rivers Cuomo's band, that might not be the first influence that comes to your mind.

Somewhere between The Libertines, Greenday and early Oasis, that's where Sheygetz can be classified. Three albums later, out of which sprang a bunch of classy rock tunes and a tribute for the 60th birthday of Israel where they recorded their own modern rock version of classic folk tunes, Sheygetz more or less faded away. Their website? Down. Their Myspace? Drastically reduced to the songs from their EP. The comments? Stopped in 2008.

So after some research which found me trying to learn -Eurostar speed- the aleph-bet to find some information, I traced two youtube videos shot in 2009 by fans during a festival and one shot this very summer, which would tend to prove that the band still exists.

Where are they? What are they doing? Will they release a new album pretty soon?  Will they one day come for a gig in Europe ? This might not be the quest for the Holy Grail but looking for Sheygetz is probably a rock n' roll epic.

MYSPACE

mercredi 29 septembre 2010

INTERVIEW: Clinic

Mi-juin, Clinic se produisait au Nouveau Casino dans le cadre de la soirée Domino Record. C’est à cette occasion que nous avions rencontré Ade Blackburn, guitariste et chanteur du groupe, venu rencontrer le public français et parler du nouvel album, Bubblegum qui sort la semaine prochaine. Discussion enjouée avec un Liverpudlien à la croisée du punk et de l'easy listening.

Si vous deviez présenter votre groupe à quelqu’un qui ne le connaît pas, que diriez-vous ?
Je dirais qu’on est un groupe pop, avant toute chose. Avec un petit côté rock, voire psychédélique. Mais c’est surtout pop que je retiendrais.

Votre nouvel album Bubblegum sort en octobre. Le dernier était sorti en 2008 et le précédent en 2006. Est-ce que pour vous, deux années, c’est un minimum pour accoucher d’un bon album ?
C’est un bon rythme en fait. On a besoin de ce temps en tant que groupe mais aussi pour laisser à la maison de disques et aux gens qui travaillent sur notre album de faire un boulot correct. C’est toujours difficile d’être entièrement satisfait d’un album donc on se dit qu’en deux ans, on a donné notre maximum. Par contre, plus de deux ans, c’est hors de question. On aurait l’impression de perdre notre temps et en fin de compte, je pense qu’on serait déçu du résultat. Sans compter que les gens qui nous suivent finiraient par croire que l’on est un peu….prétentieux.

Pouvez-vous nous expliquer l’origine du nom Clinic et pourquoi vous portez des masques chirurgicaux en concert ?
On n’a aucun problème avec les médecins, rassurez vous ! On s’est décidé sur le nom du groupe en premier en fait. Il nous semblait que le nom correspondait bien à la musique plutôt minimale que l’on faisait. En plus, j’ai toujours été fan de groupes punk, The Residents pour ne citer qu’eux, et je voulais qu’on ait ce petit côté un peu bizarre, limite mauvais goût,  qu’avait certains groupes punk dans les années 70-80. Une fois que le nom a été trouvé, le costume est venu naturellement. En plus, ça permet aux gens de se focaliser sur la musique et pas sur la tête des musiciens. 

Sur la dernière tournée, vous n’avez pas tout le temps porté vos masques et du coup, on se demande si vous nous prévoyez quelques surprises vestimentaires sur cette tournée.
Ce soir, en tout cas, on va faire basique et coloré.  On suit le titre de notre album. On va être couleur Bubblegum.

Justement, pourquoi Bubblegum ?
C’est parti d’une blague. On voulait faire un album pop et quelqu’un de notre entourage nous a dit « quoi ? Vous voulez faire de le la pop bubblegum ? ».  Clairement, on voulait que ça aille vers quelque chose de rythmé et coloré et on a gardé l’expression.

Vos concerts sont réputés pour être intense et courts. Le public s’attend souvent à une durée moyenne d’une heure et demi. Pourquoi avez-vous choisi de ne jamais jouer plus de 50 minutes ?
Déjà, les titres sont courts. En quarante-cinq minutes, on peut jouer 18 titres par exemple. Donc, si on voulait jouer 1h20 disons, on serait totalement morts et en plus, ça affaiblirait la puissance des chansons. J’aime bien l’idée qu’on reste dans une dimension punk où les titres étaient très courts. Un peu aussi comme dans les années 60 où les groupes calibraient leurs titres pour être aussi incisifs que possible. Maintenant, les gens s’attendent à quelque chose de plus long, avec des temps de pause. Le public aime bien une certaine normalité. Mais honnêtement, ce n’est pas parce que tu PEUX faire plus qu’il FAUT faire plus. La puissance d’un concert n’est pas dans sa durée .
Vous utilisez beaucoup d’instruments très différents en studio mais aussi sur scène. Pourquoi une telle profusion de sons ?
La guitare, c’est très bien, mais on en a vite ras-le bol et on finit par perdre de notre inspiration . En utilisant des vieux instruments du style dulcimer ou clavecins, on sait que l’on n’est pas forcément techniquement excellent mais ça nous ouvre des tas de possibiltiés et ça nous dconne des tas d’idées. Je pense que c’est une bonne façon de travailler. Et ça apporte une dimension mélodique que l'on recherchait absolument pour cet album.

Sur Bubblegum, vous avez intégré beaucoup de cordes, ce qui rend votre album beaucoup plus calme que les précédents. De quoi vous êtes-vous inspirés ?
En fait, j’écoute beaucoup d’easy-listening. J'adore ça!

Donc c’est très loin du punk dont vous parliez précédemment !
C’est clair (rires) ! Mais j’ai grandi avec ça aussi. Mes parents écoutaient beaucoup de trucs calmes, Glen Campbell, Perry Como. C’est évident que l’on ne s’attend pas à ça de nous- nos fans n'imaginent même pas que l'on peut écouter trois minutes de ce type de musique-  mais on ne peut pas nier que ça fait partie de notre culture musicale.

Est-ce que vous souhaitiez dès le départ que cet album prenne cette direction easy listening ou est-ce venu au fur et à mesure?
C'était une volonté depuis le départ. Je pensais qu'il fallait qu'on aille jusqu'au bout du concept, qu'on aille jusqu'au bout de ce qu'on poUvait faire niveau mélodies.

Est-ce qu'on peut appeler ça le début d'un nouveau cycle?
Oui, clairement! Il y a toujours des chansons plus rock mais on veut dorénavant explorer une face plus tranquille de notre musique. Se renouveller, c'est vraiment important.

Ca va donc être un changement radical pour vos fans. Mais pourquoi avoir opéré un changement si radical après six albums?
On avait décidé d'explorer tout un style et je pense qu'on est allé jusqu'au bout. Notre dernier album a commencé à être un peu plus folk. On voulait voir si on en était capable. On s'est dit que ce n'était pas trop mal et du coup, on n'a pas hésité pour cet album.

A votre avis, que va en penser votre public?
Il est possible que nos fans n'aiment pas trop. En même temps, je sais que notre public aime qu'on essaie de nouveaux trucs, qu'on n'ait pas peur de tenter de nouvelles expériences. Donc dans l'ensemble, je pense qu'il adhéreront à la démarche.

« I am aware » est votre premier single. Pour quelles raisons l'avez-vous choisi?
C'est l'album, en miniature. On y retrouve tout ce qu'on a expérimenté: les cordes , l'acoustique, les mélodies. C'est le son de notre album résumé en une chanson.

Vous êtes signés chez Domino Records. J'ai entendu que votre maison de disque était très importante pour vous.
En effet, sans eux, on ne serait pas là. Je pense qu'on aurait continué à faire de la musique mais ils nous ont permis d'évoluer à une échelle à laquelle on n'aurait jamais songé. Ils nous ont permis de toucher un public plus large et nous soutiennent dans notre nouvelle démarche.


Vous vous êtes formé en 1997. Bien que vous n'ayez jamais été de gros vendeurs, quel est le secret de votre longévité et de votre continuelle envie de vous renouveller?
On n'a jamais été tenté de faire partie d'une scène ou d'intégrer un mouvement musical. On n'a jamais été LE groupe du mois, nous n'avons jamais été associés à une année et ça a été une force car du coup, nous n'avons jamais été démodés. Et ça nous a permis finalement de faire ce qu'on voulait.

Vous venez de Liverpool. Le lieu a-t-il une importance sur votre musique?
Dans un sens. Beaucoup de groupes qui en viennent veulent sonner comme the Las ou les Beatles. Et nous, ça nous a justement donner envie de faire l'inverse! Tous ces groupes qui s'acharnent à s'habiller comme les Beatles, ça nous a motivé pour faire quelque chose de différent.

Sur cet album, vous avez travaillé avec John Congleton (Callahan, St Vincent). Pourquoi un tel choix?
John Congleton a une vraie culture de compositeur. On savait qu'il nous donnerait un son plus chaud, plus doux. C'est lui qui a fait les cordes et nous a fait maintenir notre cap easy listening.
Que rêvez-vous de faire maintenant? Y a-t-il un style musical que vous souhaitez explorer?
On rêve de faire un album électro très cohérent. C'est vraiment notre prochaine étape. On en a déjà pas mal discuté entre nous. On espère réussir arriver à quelque chose de concret sur le prochain album.

Que pensez-vous de la scène actuelle. Y a-t-il un groupe que vous conseilleriez?
Tout ces trucs à la télé et les charts en angleterre, c'est vraiment, mais vraiment, nul et déprimant. Si je ne devais en citer qu'un, ce serait Stig Noise. Ca ressemble un peu à du Captain Beefheart...Ah si, j'aime beaucoup The Ettes aussi!

dimanche 26 septembre 2010

LIVE REPORT: Band Of Skulls w/ The Good Ones @ la Flèche d'Or

C’était l’été indien mercredi soir à Paris pour le retour de Band of Skulls dans la capitale. Boucle bouclée : après un concert plébiscité à la Flèche d’Or en janvier, le trio de Southampton venait faire ses au-revoir au public parisien dans la salle qui les avait accueillis dix mois auparavant. En moins d’un an, Band Of Skulls est devenu un groupe majeur de la scène rock internationale. Preuve en est : il n’est encore que 16 heures et pourtant, un groupe de fans fait déjà la queue devant la salle. A l’ouverture des portes, c’est une masse impressionnante de gens que l’on voit s’étirer sur le trottoir pour un concert sold out .

Il fait chaud, très chaud même dans la salle quand à 20h50 montent sur scène les français de The Good Ones. Pendant quarante minutes, ils vont balancer un rock énergique et brut, entre riffs late 60s et hargne mancunienne . Dans la salle, ça pogote et ça se tord le cou pour mieux apercevoir la chanteuse frangée, qui, micro à la main, livre une vraie bataille en première ligne pour la reconnaissance de son groupe. Le public apprécie visiblement la majorité des titres et sera même gratifié de la reprise Black Math des White Stripes en fin de set.

A 22 heures, dans une salle devenue un vrai sauna où chacun cherche ses potes au milieu d’une brume étouffante, les Band Of Skulls montent sur scène. Visiblement ravis de retrouver leur public- Emma, chanteuse et bassiste arborait fièrement un T-shirt sur lequel on pouvait lire du bout de la salle « Merci beaucoup » - et toujours aussi surpris de l’accueil triomphal qu’ils reçoivent, le trio frappe et martèle ses titres phares. Le premier rang est passablement écrasé par les apprentis photographes dans la foule qui tentent une percée pour avoir le meilleur cliché du groupe. Plus rock, plus rauque, plus couillue qu’au Nouveau Casino, la prestation des Band Of Skulls est une vraie leçon : oui, le rock doit être chevelu, collant, transpirant. Au bout de deux titres, on se dit qu'il faut absolument tenter une incursion au beer garden sous peine de mourir asphyxié aux pieds de Russell Marsden, guitariste émérite du groupe. Loin d’être seuls, on se retrouve à une bonne cinquantaine, noyés de la tête au pied, à reprendre ses esprits en écoutant Friends avant de réattaquer, en douceur, sur Fires- perle blues sur l'album qui prend toute sa dimension en live. Ce titre démontre à quel point Russell et Emma se connaissent sur le bout des cordes- vocales et instrumentales- et l'enchaînement assassin, identique à l'album, Light, Diamonds, I know What I Am finit d'achever les presque six cents heureux présents à la Flèche d'Or ce soir-là. 

Malgré quelques longueurs vers la fin avec Blood ou Hollywood, c'est vidé, échevelé, hagard et béatement souriant que l'on sort de ce concert, croisant au passage l'un ou l'autre membre du groupe qui ne semble pas réaliser la puissance de la claque rock qu'il vient de nous infliger.

A 23 heures et avec 12 titres au compteur, les Band Of Skulls ont livré leur ultime performance de l’année sur le sol français. Il se dit déjà qu’ils pourraient revenir rapidement avec un second album et quelques dates estivales en Europe. 2011, on t'attend.
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It was a proper Indian summer night in Paris last Wednesday for the concert of Band of Skulls. The circle had come to an end: after a first praised gig at la Flèche d'Or in January, the Southampton three were back in town for their goodbyes to the parisian public in the venue that had seen them rise to fame. In less than a year, Band Of Skulls has become a truly major band on the international rock scene. Proof: there were already young teenage fans queuing at 4pm. When the doors opened, it was just an impressive mass of people that was spreading on the pavement for a sold-out gig.


It was hot, freaking hot, in the venue when at 8:50 the French band The Good Ones came on stage. During 40 minutes, they flung an energetic and rough rock n' roll made of late 60s riffs and mancunian swag. In the venue, it was all about jumping and trying to catch a glimpse of the female singer who, with her microphone in hand, was fighting her own personal battle for the recognition of her band. The public obvioulsy appreciated the songs and was even congratulated of their good performance with a cover of Black Math by the White Stripes at the end of the set.

10pm, in a venue that had turned into a sauna where everyone was looking for a friend in the middle of a stifling fog, Band of Skulls walked on stage. Happy to be back in front of their beloved public – Emma Richardson was even wearing a « Merci beaucoup » (Thanks a lot) T-shirt- and always surprised of such a triumphant welcome, the musicians hit and banged and scratched and shouted their flagship tunes. The first row was completely smashed out by photographers who were reaching out for the best picture of the band. A lot more rock n' roll and with a lot more balls, this concert was pure watch and learnyes, definitely, rock n' roll must be hairy, sticky and sweaty. 


After two songs, we decided to move to the beer garden to avoid death by asphyxiation right at Russell Marsden's feet- though it might have been quite a lovely death for some. And we were not the only one to be wet from head to toes. About fifty persons were there, looking down into their glasses listening to Friends before rushing back, slowly though, on Fires – perfect blues nugget on the album and live. If there's a song that demonstrates how much Russell and Emma musically know each other, it is this one. And the killing line of Light, Diamonds, I know What I Am was just enough to replete the eardrums of the 600 happy gig goers.

Despite some low moments towards the end with Blood and Hollywood, it is totally empty, dishevelled, dazed and blissfully smiling that we all came out of the venue, meeting on our way out members of the band who didn't seem to realise the power of the rock n' roll slap they had just given us.


At 11pm and after 12 songs, Band Of Skulls had delivered their ultimate gig on French soil. The rumour has it they could rapidly be back with a second album and some summer festival gigs. 2011? We're waiting for you.


INTERVIEW: Band Of Skulls

C'est à une semaine de leur passage à Paris à la Flèche d'Or que je retrouve le groupe Band Of Skulls lors d'un passage éclair du groupe dans la capitale. Sur la route depuis un an, le trio de Southampton garde un enthousiasme débordant et communicatif. Retour sur douze mois qui ont vu les trois gosses du Hampshire passer du statut de stars locales à celui de rock stars mondiales.

C'est votre troisième passage à Paris cette année, vous faites une tournée mondiale qui a commencé il y a presque un an. Vous ne commencez pas à en avoir un peu ras-le-bol?

Emma: On ne peut pas en avoir ras-le-bol!
Russell: Et Paris, c'est tellement cool.
Matt: C'est juste un peu frustrant car à chaque fois qu'on vient à Paris, c'est pour faire un concert et on n'a pas le temps de visiter ou de se balader. Mais on va avoir du temps libre en octobre et je vais certainement revenir, mais pour en profiter cette fois-ci
Russell: Paris, attention! Matt arrive! (rires)

Dans une tournée aussi longue, est-ce qu'on trouve le temps d'écrire de nouvelles chansons ou vous vous êtes dits que vous alliez en profitez à fond?

Russell: En fait, on essaie d'abord de « survivre à la route », de faire de bons concerts.
Matt: Et on n'est pas très satisfait de ce qu'on écrit sur la route. C'est clair qu'il y a des tas d'idées de chansons qui nous viennent et là, par exemple, on s'est pris un peu de temps en studio pour voir ce que ça donnait et commencer l'enregistrement du prochain album.
Emma: Et c'est génial de pouvoir se concentrer uniquement sur le moment présent, sur ce qui est en train de nous arriver.
Russell: En plus, ça nous prend un temps surréaliste d'écrire quelque chose de correct en tournée. En trois semaines, on va progresser de façon ridicule alors qu'en studio, on mettra moins d'une heure à en faire cinq fois plus! Tourner, c'est vraiment génial mais pas très créatif.

Sur une tournée aussi longue, qu'est-ce qui vous manque le plus?

Matt: Les amis, la famille...
Russell: se raser ! (rire général- Russell porte une barbe très fournie) Je me suis rasé ce matin et vous avez vu ma tête cet aprèm?? (rire général). On s'éclate sur la route même s'il y a des moments où on se dit « tiens, j'aurais envie de ça » ou « j'aurais bien envie de voir Machin ». Mais on se dit qu'on a la chance de voyager, de voir tous ces endroits magnifiques. De quoi on pourrait se plaindre franchement?

Y a-t-il un pays dans lequel vous n'avez pas joué et dans lequel vous aimeriez aller?

Russell: En fait, on a une carte, on met des punaises sur les endroits qu'on a fait. Et on aimerait pouvoir faire l'Amérique du Sud, histoire de punaiser ce continent sur notre carte. Ca fait partie de notre plan de domination mondiale. (rires) C'est notre première année et on est fasciné par le trajet et les villes déjà parcourues.
Emma: On a joué il n'y a pas longtemps en Australie, au Japon. C'était la première fois. C'était génial.

En plus, le public japonais semble toujours super réceptif avec les groupes anglais.
Russell et Matt: bah..... (rires)

En tout cas, c'est ce qu'on dirait à chaque fois qu'on voit des vidéos de, par exemple, Kasabian ou Arctic Monkeys.
Russell: Pour nous, là bas, c'est vraiment le début. On a eu une première date, comment dire, plutôt difficile. (rire général)
Matt: On se dit toujours que réussir au Japon, c'est un énorme et tout. Et bon, on a réalisé qu'on n'était pas super connu là bas. Mais on s'éclate. Et rien que le fait d'avoir pu y aller, c'était vraiment cool. En plus, c'est un public super loyal. Enfin, bon, c'est ce que j'imagine.
Russell: C'est surtout que c'est super loin. Paris est vraiment très proche de Londres, on peut venir, repartir, c'est juste à côté. Mais le Japon....Du coup, ça devient un vrai challenge.
Matt: Perso, j'aimerais jouer en Russie, à Moscou.
Russell: Et il y a une super scène musicale aux Bahamas donc on va y faire une tournée de trois semaines, hein? (regard vers le manager) hein?

Quelle ville ou quel public vous a le plus marqué?

Emma: Aux Etats-Unis, ça a vraiment été la folie. Super impressionnant. En plus, on y est allé genre trois ou quatre fois. Le public a toujours été super. C'est gratifiant de voir le résultat de nos efforts.

Justement, comment vous expliquez que vous avez directement réussi aux Etats-Unis alors que la très grande majorité des groupes anglais galère clairement à percer outre-Atlantique?

Russell: On lit ça très souvent. C'est vrai qu'on a vu nos groupes préférés quand on était jeunes, genre les gros groupes comme Oasis qui ramaient pour y arriver et on se disait « si eux, le plus grand groupe de rock du monde n'y arrive pas, c'est que c'est juste impossible! » En fait, eux seuls disaient qu'ils étaient le plus grand groupe du monde. De notre côté, on doit avoir des trucs qui plaisent plus aux Américains, pas nécessairement nos influences mais c'est clair qu'on a des références communes et ça a rendu les choses plus faciles.


D'ailleurs, on vous compare souvent aux Dead Weather mais personnellement, je trouve que vous avez quelque chose qui se rapproche plus du Jefferson Airplane que des Dead Weather. En live, vous interagissez plus comme eux.

Emma: Dorénavant, je veux qu'on m'appelle Grace Slick. (Emma prend la pose)
Russell: On veut juste être un bon groupe. D'où on vient en Angleterre, il faut être dans le courant, avoir le bon style, la bonne coupe de cheveux, être à la mode et nous, on n'a jamais été à la mode. Peut-être qu'en Amérique, ils font juste un peu plus attention au contenu, au fait qu'un groupe a la capacité de durer. Ils donnent de la valeur à l'expérience.
Matt: l'Angleterre, c'est génial mais c'est tellement dur d'y percer. Du coup, on s'est dit qu'on allait d'abord passer par la case Etats-Unis puis essayer de revenir après.On s'est d'abord fait un nom là-bas avant d'être redécouvert par nos concitoyens. Tourner en Angleterre, ça peut être déprimant franchement.
Russell: En même temps, on a fait des concerts où il n'y avait que trois personnes à Los Angeles. Il y a de quoi être dégouté. Mais bon, quand on réussit, on se souvient justement de ce concert-là. En France, on a fait quelques concerts, des festivals. Lors de otre dernier concert au Nouveau Casino, on s'est vraiment senti super bien accueilli, c'était vraiment chaleureux.
Matt: Surtout que vous, les Français, vous êtes des critiques vraiment acerbes quand vous le voulez.
Donc c'est cool de voir que les gens nous aiment bien ici.

J'ai lu quelque part que vous aviez pris votre nom de Shakespeare. Est-ce que c'est vrai et comment est-ce venu?
Matt: Aa a été une décision super rapide. Il fallait qu'on ait un nom pour le soir même, sinon on était rayé de je ne sais plus quelle liste. Et on jouait dans une salle à Southampton dans laquelle il y a une peinture tirée d'une pièce de Shakespeare.
Emma: C'était vraiment notre salle et on s'est dit que ce serait bien de prendre ce nom là, que ça faisait référence à un truc qui fonctionnait bien pour nous.

Vous avez beaucoup d'influences en commun, la soul, le rock 70s, le blues. Mais est-ce qu'il y a des groupes que vous aimez dont vous avez un peu honte?

Emma: Quel que soit le groupe, même si c'est ringard ou horrible, il ne aut pas en avoir honte. Si c'est ce que tu aimes, il ne faut pas s'occuper de ce que les autres pensent.
Matt: S'il faut s'inquiéter de ce que les autres pensent, on n'a pas fini. J'avoue, East 17 est une de nos influences principales! (Matt se met à chanter du East 17- rire général)
Russell: on a tous des influences assez différentes même si, concernant nos influences communes, elles sont toutes plutôt bonnes.
Emma: cCest rare qu'on soit en désaccord sur un truc en fait.

Vous avez fait la première partie des Dead Weather, de Muse, vous avez une chanson sur la bande originale de Twilight, une dans une pub pour Swatch, une autre pour Mustang et vous êtes les têtes de gondoles de Fender. Est-ce qu'il vous reste encore quelque chose à accomplir?

Russell: Faire un bon album.

Celui-ci est franchement pas mal quand même!

Matt: Oui, il est bien, mais je suis sûr qu'on peut faire mieux.
Russell: Une fois la tournée finie, on se remet au boulot.

Justement, est-ce que vous vous verriez arrêter de tourner pour vous consacrer uniquement à la production en studio comme les Beatles?

Emma: Non! Si je ne pouvais pas partir en tournée, franchement, ça me manquerait. C'est génial de composer, de réaliser l'album mais c'est en concert qu'on voit si ce qu'on fait fonctionne vraiment et plaît. Pouvoir tourner avec son album, c'est uen chance inouïe.
Matt: en fait, on est complètement fier de notre album quand on le joue sur scène.

Qui écrit les chansons dans le groupe?
Emma: On bosse tous sur les démos des autres. C'est clair qu'il ne faut pas être trop précieux envers les chansons qu'on apporte car on sait qu'en groupe, on va modifier une grande partie de ce qu'on a fait de notre côté. C'est vraiment enrichissant et c'est pour ça qu'on a chosi de faire partie d'un groupe aussi.

Emma, c'est toi qui a fait l'artwork pour l'album. Tu sors d'ailleurs d'une école d'art et récemment, tu as eu ta propre exposition à Southampton. Est-ce important pour toi de continuer à peindre, dessiner en dehors de la carrière bien remplie du groupe?

Emma: Je ne suis pas un peintre hors du commun mais c'est vrai que c'est quelque chose que j'ai besoin de garder à côté. Je fais beaucoup d'esquisses. En tournée, j'ai toujours un cahier avec moi sur lequel je peux dessiner. Récemment, quand on a enregistré en studio, j'ai pas mal fait de croquis du groupe, du studio. C'est vrai que j'aimerais à nouveau faire l'artwork pour le second album.

Emma dessine et peint. Et vous, Matt et Russell, avez-vous une autre passion artistique en dehors de Band Of Skulls?

Russell: Emma est très talentueuse et on aurait vraiment honte à côté d'elle de faire quoique ce soit qui sorte de la musique. On a vraiment de la chance qu'Emma nous laisse utiliser ses peintures pour l'album.
Emma: Les gars font pas mal de photos donc l'artwork pourrait être un mix de ces photos et de mes peintures. Avec un peu de temps, je pense qu'on peut arriver à quelque chose de vraiment bien.

Et que feriez-vous si vous n'étiez pas dans un groupe?

Russell: Emma serait super connue comme peintre. Nous, on serait certainement bourré, quelque part, on glanderait chez Emma!
Matt: On essaierait de lui emprunter de l'argent pour aller au pub.

Comme être dans un groupe un peu connu, c'est se permettre de pouvoir ouvrir la porte à d'autres, y a-t-il des groupes que vous conseilleriez?
Russell: Notre compatriote Thomas Tantrum
Emma: The Mullettes, Money Tree
Matt: Il y a un groupe de jazz: Portico Quartet. Et un groupe qui s'appelle Muse, ils viennent de l'Ouest de l'Angleterre, ils sont pas mal.

Je me demandais si vous aviez été tous d'accord pour participer à la bande originale de Twilight ou si vous aviez un peu hésité?
Matt: On a beaucoup de chance de pouvoir faire partie d'un projet pareil à ce stade de notre carrière. En fait, on l'a appris par les journaux. On savait qu'on était pressenti mais c'est finalement en ouvrant le journal un matin qu'on a su qu'on allait être dessus, comme Muse d'ailleurs. On a appelé notre manager qui venait lui aussi de l'apprendre. On s'y retrouve avec plein de groupes cool donc ça nous va plutôt bien. A la suite de ça, on a fait la première partie des Dead Weather et de Muse, ce qui, là encore, à ce stade de notre carrière, est une chance fantastique.

A ceux qui hésitent à venir à votre concert mercredi prochain, vous diriez quoi? Venez nous voir parce que …
Matt: Parce qu'on va faire un putain de bon concert et qu'après, la tournée s'arrête et c'est votre dernière chance de nous voir...
Russell: Et puis, vous pouvez nous croiser au bar après le concert.



INTERVIEW: Kula Shaker


« Bonjour, vous venez pour l'interview? », c'est en Français dans le texte que je suis accueillie par Alonzo Bevan, le bassiste de Kula Shaker. En attendant le retour du frontman Crispian Mills parti se dégourdir les jambes après une journée de promo, la discussion s'entame autour d'un café sur la pollution Londonienne, l'Avesnois et les autoroutes françaises. C'est sur le chapitre « comment aller de Chimay à Londres » que Crispian Mills fait son entrée et que commence l'entretien sur l'album entre le pouvoir des fées et celui de Simon Cowell..

Vous avez sorti votre précédent album il y a plus de trois ans et ce, de manière assez confidentielle. Pourquoi tant de temps entre Strangefolk et Pilgrim's Progress?
Crispian : En fait, on est plutôt paresseux. Quoique ce n'est pas tant de la paresse que laisser les choses se faire d'elles-mêmes. Il faut sortir un album quand il est prêt et pas parce que l'aguille sur l'horloge indique qu'il est l'heure pour le sortir. Pleins de choses se sont passées dans nos vies et la sortie de Strangefolk il y a trois ans fut plutôt calme. L'album était surtout pour les fans. Il a été fait à la maison, auto-produit donc pour celui-ci, on ne s'est pas mis la pression- et on ne nous l'a pas spécialement mise- pour sortir un tube. Vous savez, il faut laisser la musique suivre son cours naturel.

Vous habitez assez loin les uns des autres, voire dans des pays différents. Est-ce que cela é rendu l'écriture de l'album beaucoup plus complexe? Comment avez-vous fonctionné?
Alonso: On est retourné à nos racines, là où on a grandi, dans une petite ville qui s'appelle Hampton, sur la Tamise, pas loin de Londres.C'est là où on s'est rencontré, là où on a passé nos jeunes années. On a voulu y revenir, et on s'est mis à composer avec nos guitares acoustiques. On avait aussi nos démos chacun de notre côté.
Crispian: on fait un peu ça, on s'enregistre et on se fait passer les MP3 mais on ne peut finir les chansons qu'en se retrouvant, en buvant en coup, en fumant une clope, ce genre de choses...boire du thé...fumer la pipe (rires) et c'était plutôt pratique de se retrouver chez sa mère, là où on se retrouvait quand on était à la fac. On est parti de nos chansons et on a construit l'album petit à petit dans un lieu qu'on avait en commun.

Vous avez enregistré l'album dans les Ardennes belges et vous avez plusieurs fois dit que ce lieu avait été une influence majeure pour l'album. Pouvez-vous nous expliquer ça?
Alonso: on ne s'y attendait pas en fait! Mais le coin est intemporel, on pourrait se trouver à n'importe quel siècle,. Il y a les bois et les bâtiments en pierre grise. C'est totalement hors du temps et cela a donc fini par donner ce côté médiéval et enchanteur à notre album.
Crispian: tous les grands albums rocks sont le fruit d'une époque et d'un lieu et votre environnement va avoir beaucoup plus d'influence sur vous que ce que vous ne pensez. Donc nous n'avons pas enregistré l'album à …. Berlin ou Abbey Road, ces grands lieux mythiques et classiques. On est juste allé au fond d'une forêt en Belgique.

Votre album est beaucoup plus acoustique et moins influéncé par la musique indienne que les précédents. Pensez-vous que cela va surprendre vos fans? Avez-vous pensé à leur réaction en écrivant l'album?
Crispian: Je pense que ça leur ira, qu'ils comprendront. Parce que l'acoustique n'effraie pas les fées. Et il y avait tant de fées dans la forêt qu'on ne voulait pas les foutre en colère! Parce que si vous les mettez en colère, elles vont vous mettre la misère!

Je ne savais pas qu'il y avait tant de fées dans les Ardennes! (rires) Contente d'apprendre ça, ça peut toujours servir si j'y passe!
Crispian: En Irlande, on les appelle les Good People pour être poli avec elles et ne pas les mettre en colère. Il faut être harmonieux et suivre leurs règles.


D'où vous est venu l'idée du titre, Pilgrim's Progress?
Crispian: c'est un titre de travail et il est resté parce que là, encore, on est paresseux. Mais bon, il a influencé tout notre travail. Vous partez d'un titre et il rejaillit sur tout l'album et lui donne une couleur.

Je pensais que ça venait du livre du même nom.
Alonso: tout à fait.
Crispian: on est parti de ça et on s'est dit qu'on trouverait mieux. Et en fait non, donc on l'a gardé, même s'il n'est pas vraiment de nous.Si on l'avait appelé A Cult For Dogs, notre album aurait forcément été différent.

Vous avez choisi Peter Pan RIP comme premier single. Pensez-vous que ce titre représente le mieux votre album ?
Crispian: Je ne l'aurais pas choisi parce qu'on ne peut pas être objectif. Notre manager l'a choisi parce que nous en étions totalement incapables. Toutes les chansons font 3mn30, c'est un peu la longueur parfaite pour tout single.

Vous n'avez même pas une chanson préférée sur l'album, une qui vous tient plus à coeur?
Crispian: ça dépend du jour ou du moment dans la journée. Ou du lieu.
Alonso: ou ce que tu as pris au petit déjeuner.
Crispian: 3 critères importants.

Qui a eu l'idée des paroles en Français dans Winter's Call?
Alonso: c'est mon fils! Il n'arrêtait pas de me répéter ça. Je vivais des moments un peu difficiles et mon fils n'arrêtait pas de me dire « papa, tu as la poisse! » (en français dans le texte)

Mais qui participe à cette chanson pour ces paroles justement? Ce n'est pas votre fils me semble-t-il?
Crispian: c'est Alonso, sous hélium!
Alonso: non, en fait c'est ma femme. Je voulais le faire mais tout le monde se marrait ...et se foutait de moi.. « la pouasse, la pouasse », bref, ça aurait fait très bizarre sur l'album.

Sur Figure It Out, vous semblez vouloir vous diriger un peu vers l'électro.
Crispian: Ca, c'est parce qu' Alonso est moitié hippie, moitié gothique. (rires)

Gothique? Et aujourd'hui, c'est quel côté qui parle? (rires)
Alonso: Hippie!

Vous allez bientôt jouer en Somalie.
Crispian: oui, à Mogadisho

Pourquoi la Somalie? C'est un lieu un peu inhabituel pour un groupe de rock.
Crispian: parce que personne n'a l'autorisation d'y aller

A part vous?
Non, en fait, c'est un concert caritatif. Peu d'organisations humanitaires peuvent y aller et donc on essaie d'aider. C'est pour que les gens, ici, comprennent. C'est une situation dérangeante et très énervante et il faut que les gens soient au courant.

Vous allez jouer au Japon. Vous avez déjà joué au Pays-Bas, en Russie, en Italie. Pensez-vous être plus populaires, plus appréciés à l'étranger?
Crispian: je ne sais pas. Je ne pense pas. Mais en même temps, je pense qu'il faut en parler au type des ventes et du marketing. Lui doit savoir. C'est très difficile parce qu'à chaque fois qu'on joue quelque part, les fans sont à 100% avec nous, ils sautent partout et K, notre premier album était un feu d'artifice de toutes les couleurs et il a attiré beaucoup de gens bizarres et les a rassemblés. On est surpris qu'ils soient toujours là. Il y avait aussi beaucoup de jeunes adolescentes à l'époque et qui maitenant viennent nous voir en nous disant :  « K est le tout premier album que j'ai acheté! »

Personnellement, je l'ai acheté à cause d'une chronique dans un magazine et je pense que pas mal d'autres à l'époque en France étaient dans la même situation.
Crispian: Comme quoi, cela fait donc tomber la théorie que les journaux ou les webzines n'aident pas à de meilleurs ventes. En tout cas, il y a une jeune génération rock qui, j'espère, aura envie d'acheter cet album.

Comment expliquez-vous le fait que la presse britannique ait été si peu sympathique à votre égard lors de la sortie de Peasants, Pigs and Astronauts et Strangefolk?
Crispian:elle n'a été d'aucun soutien surtout.
Alonso: parce que c'est une bande de cons.
Crispian: C'est une tradition chez nous, je ne sais pas si c'est pareil ici, mais en Angleterre, un groupe devient forcément un peu comme votre voisin, un type que vous croisez tout les jours. Et la familiarité entraine le mépris. Donc les Anglais, les médias anglais surtout, sont les plus cruels avec ceux qui sont des leurs.

Mais comment expliquez-vous alors que vos fans, eux, soient restés si fidèles.
A: parce qu'ils ne sont pas journalistes ….et pas anglais!
C: (rires) surtout pas anglais!

En dehors de Kula Shaker, avez-vous d'autres projets?
C: j'essaie de pousser Alonso à faire un truc du genre Serge et Jane (Gainsbourg et Birkin) avec sa femme. Ca pourrait être marrant. De mon côté, j'ai eu un enfant, ce qui est un projet solo à part entière, et ça m'a pris beaucoup plus de temps que ce que je pensais.

Si vous aviez 3 mots pour décrire Pilgrim's Progress, pour donner aux gens l'envie de l'écouter, de l'acheter, que seraient-ils?
C: romantique.
A: oui, romantique.
C: théatral et trappiste! À cause des moines trappistes qui brassent leur bière et qui ont failli saboter l'album!

Vous avez dit très souvent être fan de Jerry Garcia et, vous le savez peut-être, Ben et Jerry ont sorti une glace en hommage au guitariste qui s'appelle la Cherry Garcia. Et vous, ça vous plairait d'avoir une glace à votre nom?
A: ça serait plutôt cool!
C: pour moi, je pense qu'elle s'appellerait la glace « Sans oeufs pour les allergiques aux lactose »
A: la glace « Pour mecs ultra chiants » quoi, Crispian.
C: En fait, les glaces de chez Swedish Glace sont si bonnes qu'elles dépassent tout ce qui existe. Je devrais peut être les appeler et les supplier. Ca pourrait être cool!

Une dernière question: je vous ai entendu tout à l'heure faire 3 titres à l'acoustique. Vous n'avez jamais pensé sortir un album totalement unplugged?
Crispian: Pilgrim's Progress est en fait le truc le plus acoustique que l'on pouvait faire. C'est notre tentative, pour voir jusqu'où on savait aller dans l'acoustique, mais c'est vrai que ça pourrait être sympa, un album juste guitare/chant. En fait, le prochain album devrait être plus live. J'espère qu'on ne mettra pas 18 mois à le faire cette fois-ci.
Tant que c'est un bon album, ça n'a pas d'importance.
Crispian: exactement. J'ai rencontré David Gilmour, par accident, vers la fin des années 80 et je lui ai demandé « Est-ce que tu as beaucoup de pression pour sortir ton album? » parce que,bon, pour eux, 5 ans entre chaque album, c'est un peu la norme et il a dit « oh, les maisons disques, elles râlent et nous engueulent mais elles savent qu'on est bon. » Donc c'est comme une danse entre elles et nous.

Que pensez-vous de la musique en Grande-Bretagne? Avez-vous des groupes avec lesquels vous aimeriez partager une affiche?
Crispian: la chose triste c'est que le truc le plus nouveau qui vient d'Angleterre est forcément associé à Simon Cowell, ces programmes de télé réalité, ce n'est pas bon pour les groupes, ce n'est pas un environnement très nourrissant, culturellement parlant, pour les jeunes.
Alonso: c'est toujours la même chose, des titres très vocaux et des grosses ballades sirupeuses.
Crispian: attendez, il y a un groupe qui me plait, attendez, ça va me revenir (il se prend la tête dans les mains) ah, c'est toujours pareil, je sais mais là, si je ne retrouve pas la réponse, cette question va me rester dans la tête comme une incantation.
Mais bon, pour revenir à Simon Cowell, tous les ans, à la même époque, pour Noël, on essaie de nous refourguer LE tube sorti de X Factor mais l'année dernière, il y a des types qui ont lancé cette campagne sur internet pour que Killing In The Name Of des RATM soit n°1 à Noël et c'est arrivé!
Les journaux ont dit que ça représentait le pouvoir des fans sur celui des médias mais ce n'était pas ça. Tous les gens qui ont fait que RATM a été n°1 n'étaient pas des fans du groupe mais c'était la représentation du pouvoir du peuple qui a dit haut et fort « non, je ne veux pas que vous me vendiez la même merde, chaque année!  Vous pensez que vous savez ce que nous voulons entendre, vous pensez que vous avez le droit de nous dire ce que nous devrions avoir ou faire. Nous ne sommes pas des robots consommateurs ». Ca, ça été super excitant. Les gens l'ont acheté pour dire à Simon Cowell d'aller se faire foutre. Ca, ça a été l'évènement musical le plus excitant de ces 5 voire 10 dernières années. Euh, par contre, j'espère que vous n'allez pas me dire que Simon Cowell est votre oncle!



REVIEW: The Charlatans- Who We Touch (mise à jour High and Loud)

The Charlatans. Pour les moins de vingt-cinq ans, le combo de Tim Burgess est une de ces obscures formations Britpop en parka et Adidas, quelque part entre Northern Uproar et Sleeper. Presque quinze ans après la fin du mouvement, il est temps de rendre aux Charlatans ce qui leur appartient. Car le groupe originaire du Lancashire a toujours été beaucoup plus que la rencontre de cinq opportunistes surfant sur la vague nineties. The Charlatans, ce sont avant tout les héritiers du baggy, de la Northern Soul, les enfants des Stone Roses, des membres à part entière de la scène Madchester fin des années 1980. The Charlatans, ce sont onze albums depuis 1990, une ascension fulgurante, un pianiste, Rob Collins,qui disparaît en pleine gloire, et une longévité qui force le respect .
A priori, The Charlatans n'ont plus rien à prouver. Ils savent qu'ils ne sont plus à la mode et c'est justement ça qui leur offre la liberté de faire ce qui leur plait. Aucune pression, aucun stress vis-àvis des critiques, The Charlatans, c'est la dignité après des années de railleries au sein de l'intelligentsia musicale anglaise.

Les lads de Manchester reviennent donc ce mois-ci avec un album intitulé Who We Touch et une tournée de trois mois qui les fera passer par le Trabendo le 4 novembre. Il n'y a pas à dire, Who We Touch est un album élégamment produit, passionné, aux refrains faciles à chanter, qui oscille entre ballades folk et titres plus garage.
Avec Love Is Ending, My Foolish Pride, Smash the System, Trust In Desire et When I Wonder, les cinq musiciens nous rappellent une chose: qu'une chanson, c'est avant tout un air et un refrain faits pour être retenus. Loin, très loin donc de la plupart des albums minimalistes à la pochette archi-stylisée, aux musiciens qui font passer le style avant le contenu. Guitares façon « wall of sound », piano northern soul, sons baggy, on retrouve dans cet album toutes les influences de Tim Burgess. Avec Your Pure Soul et Oh!, les lads nous montrent leur capacité toujours intacte à écrire des titres mélodieux et précis. Bien sûr, il y a du bon et du moins bon (You Can Swim) dans cet album, mais contrairement à leur galette précédente, les bons morceaux sont majoritaires. Les northerners sont revenus aux sources, livrant dix titres impeccables de pur britrock.

Alors oui, certains se demanderont en écoutant l'album s'ils ne se sont pas trompés, s'il n'y a pas eu un problème au pressage, si ce n'est pas Tellin' Stories qu'on a mis sous pochette Who We Touch. The Charlatans n'en ont cure: ils savent qu'ils ont produit un album qui leur plait et qui contentera leurs fans de toujours.  

REVIEW: Richard Ashcroft- RPA and the Nation of Sound (mise à jour High and Loud)

On avait laissé Richard Ashcroft il y a quatre ans avec Keys To The World dont le titre phare Break The Night With Colour laissait supposer la dépression rampante de l'ex-leader de The Verve engourdi dans une atonie lyrique
C'est donc avec trépignation et une légère angoisse que l'on attendait le retour du northerner- et ce, même si le concert parisien de la semaine dernière semblait de bon augure. C'est ragaillardi, entourés de nouveaux musiciens sous le nom de Richard Ashcroft and the United Nations Of Sound que nous revient le lad de Wigan.
Qu'est-il arrivé à Ashcroft? A-t-il réécouté en boucle ses vyniles de Northern Soul? A-t-il mangé du Barry White? Toujours est-il que le sieur Richard nous livre ici 12 titres totalement joyeux, dansants, chauds, bruts. Une vraie surprise, un retour salvateur aux sources.

Tout commence avec le bien nommé Are You Ready? sur lequel on sent toute l'influence soul du maître du songwriting. Lancé en même temps que le clip aux allures de bande annonce, le single lance la marche d'un album époustouflant que seul Let My Soul Rest pourra arrêter. Du clip à la chanson, il est clair que Richard Ashcroft a retrouvé sa splendeur d'antan. Born Again, second titre à la puissance d'un live, illustre la vraie renaissance d'Ashcroft et prouve que le feu soul couvait toujours sous les cendres des mélodies pop de l'auteur de The Drugs Don't Work. Ashcroft enchaine ainsi les titres d'inspiration 70's par delà lesquels on sent les ombres de Howlin'Wolf, BB King et Clarence Carter, tous ces héros sans visage -et pourtant si connus- des soirées mods. Pas de doute non plus sur l'apport énorme des musiciens afro-américans réunis sous le drapeau des United Nations Of Sound: Ashcroft n'aurait pas fait aussi bien sans eux
Avec Amerika, il nous livre un titre très Ian Brown à base de soundsystem, d'un flow hip-hop et d'une mélodie impossible à oublier. « America, I'm looking for you everywhere. ». Musicalement, Ashcroft semble l'avoir (re)trouvée.
Avec This Thing Called Life, on redécouvre un Richard Ashcroft hautement sexué. Le titre suinte la chaleur de Chicago en été, du carnaval de la Nouvelle Orléans. S'il dit bien « let's do this thing called life », il pourrait tout autant dire « love » . Et il continue à jouer sur les mots avec How Deep Is Your Man totalement inspiré, totalement absorbé par le blues late 50s du Delta.Good Loving, tout comme She Brings Me The Music et Royal Highness sont des grands classiques ashcroftiens. En fermant les yeux, les cordes rappelleront certainement le Lucky Man de 1997 et son ambiance lever de soleil sur Londres. Vervesque. Intemporel. Imputrescible.
Plus on avance dans l'album et plus on redécouvre la palette de couleurs musicales qu'est capable de produire Ashcroft. Avec Glory, il joue sur le terrain du Gospel . Si Are You Ready? était le trailer, Let My Soul Rest est le générique de fin de 12 titres d'où transparaît une toute nouvelle joie de vivre.

En signant un album ancré dans les valeurs musicales de l'Angleterre mod et les rythmes blacks américains contemporains, Richard Ashcroft assène aux yeux du monde sa résurrection et prouve qu'il est bien le phénix du rock britannique. Keep the faith. Ashcroft est de retour.

REVIEW: Oasis- Time flies (mise à jour High and Loud)

Faire la review du best of d'Oasis, c'est un peu écrire l'épitaphe du groupe, symbole de la génération élevée au biberon de la Britpop, à l'excitation de l'ouverture de l'Eurostar, de la génération qui croyait que la Terre Promise était juste de l'autre côté de la Manche et qui aurait vendu sa mère pour un ticket front row face à Liam ou à Noël. Que dire sur le groupe des frères Gallagher qui n'a pas déjà été raconté, transformé, diabolisé, moqué, idéalisé?

Il est difficile de juger d'un best of quand tous les titres sont archi-connus et que pas un seul bonus track n'est ajouté. Commençant par Supersonic, premier single sorti en 1994, le double CD retranscrit 185 mois de folie, de désillusions, de soirées alcoolisées qui se terminent dans les larmes et les jets de verres de bière à Paris, avec la lettre ouverte de Noël sur le site officiel et sur l'album avec le bien nommé Falling Down. L'album couvre ainsi quinze années de carrière, ponctuées de 7 albums, de Definitely Maybe sorti en 1994 à Dig Out Your Soul en 2008. Oasis publie ainsi 26 singles dont 8 numéro 1 et 23 titre entrés dans le top 10. La version deluxe contient 36 clips, certains totalement inédits ainsi que la vidéo du concert au Roundhouse à Londres en 2009.

Time Flies 1994-2009, c'est surtout le point final à l'histoire du groupe, un double CD regroupant, si ce n'est, les meilleurs titres du groupe, au moins les plus connus. Bien sûr, ce nouvel album n'apportera rien de nouveau aux fans qui n'attendaient pas une nouvelle réedition de Supersonic, Wonderwall ou Go Let It Out mais purement et simplement le retour de l'aîné des frangins dans le giron Oasisien. Bien sûr, la maison de disque se doit de capitaliser sur le groupe moins d'un an après sa rupture au parc de St Cloud. Bien sûr, les fans l'achèteront ce best of, comme ils ont acheté tout ce qui avait trait à Oasis depuis 15 ans. Certains achèteront peut être même différentes versions (vynils, box set, double CD) pour l'artwork. Mais ce best of, c'est surtout ce qu'un jour nos neveux, nièces, enfants, filleuls achèteront quand ils découvriront le rock. Quelque part entre le Unplugged de Nirvana, les Blue et Red albums des Beatles, le 40 Licks des Stones. Peut-être que ce best of offrira à un Liam bedonnant de 55 ans, et à un Noël grisonnant de 60 l'envie de remonter sur scène pour cette nouvelle génération qui sera en quête d'idoles qui pouvaient fumer dans les bars, dire 40 fois le mot fuck dans la même phrase, faire des V-signs aux journalistes sans rien avoir à craindre ou à perdre.

Oasis, c'était la consécration de la laddish attitude, de l'ambition et de l'enthousiasme post-thatcherien. C'est le groupe qui a inspiré des millions d'autres, qui a réussi là où d'autres n'avaient même pas espéré passer les portes. Oasis, c'est l'énormité de Knebworth en 1996 avec 2 nuits sold out, 250 000 personnes présentes et 20% de la population de Grande Bretagne qui avait cherché à avoir une place. Oasis, ce sont les bagarres légendaires entre les 2 frangins terribles, bagarres qui au milieu des années 90 étaient suivies de près par les tabloids et les fans comme si l'avenir de l'Angleterre en dépendait. Oasis, c'était le retour de l'Angleterre dans le rock. Oasis, c 'était aussi les phrases choc sous coke, c'était gueuler à la face du monde qu'ils étaient le plus grand groupe de rock.

Oasis, c'est aussi le groupe le plus détesté des années 90 Qui n'aura pas eu de débat sans fin avec ses amis sur l'arrogance de Liam, sur le fait que Blur est mieux qu' Oasis? Qui n'aura pas entendu des milliers de fois que ce groupe copiait les Beatles? Mais qui n'aura jamais été aussi fier de se promener, Union Jack dans le dos, bob sur la tête, Benson and Hedges et bière à la main, autour d'un stade? Qui n'aura pas tenté une fois d'attendre les lads à la sortie de leur hotel? Qui n'aura pas ramené son walkman (90s oblige) en douce au collège pour écouter sur Fun Radio (oui, Fun fut une radio rock) le nouveau single d'Oasis pendant un cours de maths? Qui n'aura pas eu de crise d'angoisse post-festival Rock En Seine en écoutant Stop Crying Your Heart Out et en se demandant « et maintenant, on fait quoi? »?

Nous avons été fiers d'Oasis. Et c'est cette seule raison qui doit nous pousser à acheter l'album.
Un jour, au détour de vacances scolaires raccourcies, nos petits-enfants dans le salon de notre pavillon de banlieue trouveront nos photos, nos CDs nous demanderont de raconter. Ce jour-là, on sera content d'avoir Time Flies et de passer le flambeau. Et Fade Away résonnera à nouveau dans une chambre d'ado.