dimanche 26 septembre 2010

REVIEW: Richard Ashcroft- RPA and the Nation of Sound (mise à jour High and Loud)

On avait laissé Richard Ashcroft il y a quatre ans avec Keys To The World dont le titre phare Break The Night With Colour laissait supposer la dépression rampante de l'ex-leader de The Verve engourdi dans une atonie lyrique
C'est donc avec trépignation et une légère angoisse que l'on attendait le retour du northerner- et ce, même si le concert parisien de la semaine dernière semblait de bon augure. C'est ragaillardi, entourés de nouveaux musiciens sous le nom de Richard Ashcroft and the United Nations Of Sound que nous revient le lad de Wigan.
Qu'est-il arrivé à Ashcroft? A-t-il réécouté en boucle ses vyniles de Northern Soul? A-t-il mangé du Barry White? Toujours est-il que le sieur Richard nous livre ici 12 titres totalement joyeux, dansants, chauds, bruts. Une vraie surprise, un retour salvateur aux sources.

Tout commence avec le bien nommé Are You Ready? sur lequel on sent toute l'influence soul du maître du songwriting. Lancé en même temps que le clip aux allures de bande annonce, le single lance la marche d'un album époustouflant que seul Let My Soul Rest pourra arrêter. Du clip à la chanson, il est clair que Richard Ashcroft a retrouvé sa splendeur d'antan. Born Again, second titre à la puissance d'un live, illustre la vraie renaissance d'Ashcroft et prouve que le feu soul couvait toujours sous les cendres des mélodies pop de l'auteur de The Drugs Don't Work. Ashcroft enchaine ainsi les titres d'inspiration 70's par delà lesquels on sent les ombres de Howlin'Wolf, BB King et Clarence Carter, tous ces héros sans visage -et pourtant si connus- des soirées mods. Pas de doute non plus sur l'apport énorme des musiciens afro-américans réunis sous le drapeau des United Nations Of Sound: Ashcroft n'aurait pas fait aussi bien sans eux
Avec Amerika, il nous livre un titre très Ian Brown à base de soundsystem, d'un flow hip-hop et d'une mélodie impossible à oublier. « America, I'm looking for you everywhere. ». Musicalement, Ashcroft semble l'avoir (re)trouvée.
Avec This Thing Called Life, on redécouvre un Richard Ashcroft hautement sexué. Le titre suinte la chaleur de Chicago en été, du carnaval de la Nouvelle Orléans. S'il dit bien « let's do this thing called life », il pourrait tout autant dire « love » . Et il continue à jouer sur les mots avec How Deep Is Your Man totalement inspiré, totalement absorbé par le blues late 50s du Delta.Good Loving, tout comme She Brings Me The Music et Royal Highness sont des grands classiques ashcroftiens. En fermant les yeux, les cordes rappelleront certainement le Lucky Man de 1997 et son ambiance lever de soleil sur Londres. Vervesque. Intemporel. Imputrescible.
Plus on avance dans l'album et plus on redécouvre la palette de couleurs musicales qu'est capable de produire Ashcroft. Avec Glory, il joue sur le terrain du Gospel . Si Are You Ready? était le trailer, Let My Soul Rest est le générique de fin de 12 titres d'où transparaît une toute nouvelle joie de vivre.

En signant un album ancré dans les valeurs musicales de l'Angleterre mod et les rythmes blacks américains contemporains, Richard Ashcroft assène aux yeux du monde sa résurrection et prouve qu'il est bien le phénix du rock britannique. Keep the faith. Ashcroft est de retour.

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