The Charlatans. Pour les moins de vingt-cinq ans, le combo de Tim Burgess est une de ces obscures formations Britpop en parka et Adidas, quelque part entre Northern Uproar et Sleeper. Presque quinze ans après la fin du mouvement, il est temps de rendre aux Charlatans ce qui leur appartient. Car le groupe originaire du Lancashire a toujours été beaucoup plus que la rencontre de cinq opportunistes surfant sur la vague nineties. The Charlatans, ce sont avant tout les héritiers du baggy, de la Northern Soul, les enfants des Stone Roses, des membres à part entière de la scène Madchester fin des années 1980. The Charlatans, ce sont onze albums depuis 1990, une ascension fulgurante, un pianiste, Rob Collins,qui disparaît en pleine gloire, et une longévité qui force le respect .
A priori, The Charlatans n'ont plus rien à prouver. Ils savent qu'ils ne sont plus à la mode et c'est justement ça qui leur offre la liberté de faire ce qui leur plait. Aucune pression, aucun stress vis-àvis des critiques, The Charlatans, c'est la dignité après des années de railleries au sein de l'intelligentsia musicale anglaise.
Les lads de Manchester reviennent donc ce mois-ci avec un album intitulé Who We Touch et une tournée de trois mois qui les fera passer par le Trabendo le 4 novembre. Il n'y a pas à dire, Who We Touch est un album élégamment produit, passionné, aux refrains faciles à chanter, qui oscille entre ballades folk et titres plus garage.
Avec Love Is Ending, My Foolish Pride, Smash the System, Trust In Desire et When I Wonder, les cinq musiciens nous rappellent une chose: qu'une chanson, c'est avant tout un air et un refrain faits pour être retenus. Loin, très loin donc de la plupart des albums minimalistes à la pochette archi-stylisée, aux musiciens qui font passer le style avant le contenu. Guitares façon « wall of sound », piano northern soul, sons baggy, on retrouve dans cet album toutes les influences de Tim Burgess. Avec Your Pure Soul et Oh!, les lads nous montrent leur capacité toujours intacte à écrire des titres mélodieux et précis. Bien sûr, il y a du bon et du moins bon (You Can Swim) dans cet album, mais contrairement à leur galette précédente, les bons morceaux sont majoritaires. Les northerners sont revenus aux sources, livrant dix titres impeccables de pur britrock.
Alors oui, certains se demanderont en écoutant l'album s'ils ne se sont pas trompés, s'il n'y a pas eu un problème au pressage, si ce n'est pas Tellin' Stories qu'on a mis sous pochette Who We Touch. The Charlatans n'en ont cure: ils savent qu'ils ont produit un album qui leur plait et qui contentera leurs fans de toujours.
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